La première année d’études de médecine en France a connu une évolution significative ces dernières années. Auparavant connue sous le nom de PACES (Première Année Commune aux Études de Santé), elle s’appelle désormais PASS (Parcours d’Accès Spécifique Santé) depuis la réforme de 2020. Cette transformation marque un tournant majeur dans l’organisation des études de santé, visant à diversifier les profils des futurs professionnels de santé et à décloisonner les parcours de formation. Le PASS représente une voie d’accès privilégiée aux filières de santé, tout en offrant de nouvelles opportunités et défis aux étudiants aspirant à une carrière médicale.
Structure et contenu du PASS (parcours d’accès spécifique santé)
Le PASS se caractérise par une structure pédagogique rigoureuse, conçue pour préparer les étudiants aux exigences des études de santé. Cette année cruciale se compose d’un tronc commun et d’une option disciplinaire, permettant aux étudiants d’acquérir des connaissances fondamentales tout en s’orientant vers leur domaine de prédilection.
Le tronc commun du PASS comprend des enseignements essentiels en sciences fondamentales, tels que la biologie cellulaire, la biochimie, la physique et les biostatistiques. Ces matières constituent le socle de connaissances indispensables pour tout futur professionnel de santé. Parallèlement, les étudiants suivent des cours en sciences humaines et sociales, incluant l’éthique médicale et la santé publique, pour développer une approche holistique de la santé.
L’option disciplinaire, quant à elle, permet aux étudiants de se familiariser avec les spécificités de la filière qu’ils visent : médecine, pharmacie, odontologie ou maïeutique. Cette spécialisation précoce vise à mieux préparer les étudiants aux défis spécifiques de leur future profession, tout en leur offrant une vision plus précise de leur orientation.
Réforme du premier cycle des études de santé en france
Transition de la PACES au PASS en 2020
La transition de la PACES au PASS en 2020 marque un tournant décisif dans l’histoire des études médicales en France. Cette réforme, fruit d’une réflexion approfondie sur les enjeux de la formation en santé, vise à répondre aux défis contemporains du système de santé français. Le passage au PASS s’inscrit dans une volonté de modernisation et d’adaptation des cursus aux besoins évolutifs de la société en matière de santé.
L’un des changements majeurs apportés par cette réforme est la suppression du redoublement systématique. Auparavant, de nombreux étudiants redoublaient la PACES, créant une situation de tension et de compétition extrême. Avec le PASS, l’accent est mis sur une orientation plus précoce et plus adaptée aux profils et aux aspirations des étudiants, favorisant ainsi une meilleure utilisation des talents et des vocations.
Objectifs de la réforme : diversification et décloisonnement
La réforme du premier cycle des études de santé poursuit deux objectifs principaux : la diversification des profils et le décloisonnement des parcours. La diversification vise à enrichir le vivier des futurs professionnels de santé en attirant des étudiants aux parcours variés, favorisant ainsi une approche plus pluridisciplinaire de la santé. Cette diversité est essentielle pour répondre aux défis complexes et multidimensionnels du système de santé moderne.
Le décloisonnement, quant à lui, permet une plus grande fluidité entre les différentes filières de santé et les autres disciplines universitaires. Cette approche favorise les passerelles et les réorientations, offrant aux étudiants une plus grande flexibilité dans leur parcours académique. Elle encourage également l’interdisciplinarité, essentielle pour une approche holistique de la santé et de la médecine.
Comparaison PASS vs L.AS (licence avec accès santé)
La réforme introduit deux voies d’accès principales aux études de santé : le PASS et la L.AS (Licence avec Accès Santé). Ces deux parcours, bien que distincts, visent à offrir des opportunités équivalentes d’accès aux filières de santé. Le PASS s’adresse aux étudiants ayant un projet professionnel en santé clairement défini, tandis que la L.AS permet à des étudiants inscrits dans d’autres licences de conserver une possibilité d’accès aux études de santé.
La principale différence réside dans la structure des enseignements. Le PASS est centré sur les sciences de la santé avec une mineure dans une autre discipline, alors que la L.AS propose une majeure dans une discipline (par exemple, droit ou psychologie) avec une mineure santé. Cette dualité permet de répondre à différents profils d’étudiants et de favoriser une diversité accrue dans les promotions de futurs professionnels de santé.
Le PASS et la L.AS représentent deux voies complémentaires pour accéder aux études de santé, chacune offrant des avantages spécifiques selon le profil et les objectifs de l’étudiant.
Organisation pédagogique du PASS
Modules spécifiques : anatomie, biochimie, biophysique
L’organisation pédagogique du PASS repose sur des modules spécifiques essentiels à la formation des futurs professionnels de santé. L’anatomie, pilier fondamental des études médicales, occupe une place centrale. Les étudiants acquièrent une compréhension détaillée de la structure du corps humain, indispensable pour toute pratique médicale future. La biochimie, quant à elle, permet d’appréhender les processus chimiques au niveau cellulaire, crucial pour comprendre le fonctionnement de l’organisme et les mécanismes pathologiques.
La biophysique, combinant principes physiques et applications biologiques, offre aux étudiants une perspective unique sur les phénomènes physiologiques. Ces modules sont conçus pour fournir une base solide et intégrée, préparant les étudiants à la complexité des études médicales avancées. L’enseignement de ces matières est souvent accompagné de travaux pratiques et de séances de dissection virtuelle, permettant une approche concrète et interactive de l’apprentissage.
Unités d’enseignement transversales
Les unités d’enseignement transversales jouent un rôle crucial dans la formation globale des étudiants en PASS. Ces unités couvrent des domaines tels que l’éthique médicale, la santé publique, et l’épidémiologie. Elles visent à développer chez les étudiants une compréhension holistique de la santé, intégrant les aspects sociaux, éthiques et environnementaux de la médecine.
Ces enseignements transversaux incluent également des modules sur la communication médicale et la relation patient-soignant, essentiels pour former des professionnels de santé empathiques et efficaces. De plus, des cours sur la méthodologie de la recherche scientifique sont dispensés, préparant les étudiants à l’importance de l’ evidence-based medicine dans leur future pratique.
Stage d’initiation aux soins infirmiers
Un élément distinctif du PASS est le stage d’initiation aux soins infirmiers. Ce stage, généralement d’une durée de quelques semaines, offre aux étudiants une immersion précoce dans l’environnement hospitalier. Il vise à familiariser les futurs médecins avec les réalités du terrain et à développer une compréhension approfondie du rôle crucial des infirmiers dans l’équipe de soins.
Pendant ce stage, les étudiants apprennent les gestes de base des soins infirmiers, observent le fonctionnement d’un service hospitalier, et commencent à développer leur sens de l’empathie et de la communication avec les patients. Cette expérience pratique est souvent décrite par les étudiants comme formatrice et révélatrice , leur permettant de confirmer ou de questionner leur vocation médicale.
Options disciplinaires : médecine, pharmacie, odontologie
Le PASS offre aux étudiants la possibilité de choisir une option disciplinaire correspondant à leur projet professionnel. Ces options, couvrant principalement la médecine, la pharmacie et l’odontologie, permettent une spécialisation précoce tout en maintenant une base commune solide.
L’option médecine approfondit les aspects cliniques et thérapeutiques, préparant les étudiants aux défis spécifiques de la pratique médicale. L’option pharmacie se concentre davantage sur la pharmacologie et la biologie moléculaire, essentielles pour comprendre les mécanismes d’action des médicaments. L’option odontologie, quant à elle, met l’accent sur les spécificités de la santé bucco-dentaire. Ces options disciplinaires jouent un rôle crucial dans l’orientation des étudiants et dans leur préparation aux études spécialisées qui suivront.
Processus de sélection et numerus apertus
Épreuves écrites et orales du PASS
Le processus de sélection en PASS repose sur une combinaison d’épreuves écrites et orales, conçues pour évaluer de manière exhaustive les compétences et les connaissances des candidats. Les épreuves écrites, généralement sous forme de QCM (Questions à Choix Multiples), couvrent l’ensemble des matières enseignées durant l’année. Ces examens testent non seulement les connaissances théoriques, mais aussi la capacité des étudiants à appliquer ces connaissances dans des situations concrètes.
Les épreuves orales, innovation majeure du PASS par rapport à l’ancien système, visent à évaluer des compétences complémentaires telles que la communication, le raisonnement critique et l’éthique. Ces oraux peuvent prendre la forme d’entretiens individuels, de présentations de cas cliniques ou de discussions sur des problématiques de santé publique. Cette approche permet une évaluation plus globale des candidats, au-delà de leurs simples performances académiques.
Critères d’admissibilité et d’admission
Les critères d’admissibilité et d’admission en PASS sont conçus pour identifier les candidats les plus aptes à poursuivre des études de santé. L’admissibilité est généralement déterminée par les résultats aux épreuves écrites, avec un seuil minimal à atteindre. Les étudiants admissibles sont ensuite convoqués aux épreuves orales.
L’admission finale prend en compte à la fois les résultats des épreuves écrites et orales, ainsi que le parcours global de l’étudiant. Un système de pondération est souvent utilisé pour équilibrer ces différents éléments. Il est important de noter que le processus d’admission varie légèrement selon les universités, dans le cadre du numerus apertus , qui remplace l’ancien numerus clausus .
Le numerus apertus permet une plus grande flexibilité dans la détermination du nombre de places disponibles, en fonction des besoins de santé territoriaux et des capacités de formation des universités.
Réorientation et seconde chance
Un aspect crucial de la réforme du PASS est la mise en place de mécanismes de réorientation et de seconde chance. Contrairement à l’ancien système où l’échec en première année était souvent synonyme de réorientation forcée, le PASS offre des possibilités de rebond. Les étudiants n’ayant pas réussi à intégrer la filière de leur choix en première tentative ont plusieurs options :
- Poursuivre en L.AS pour tenter à nouveau l’accès aux études de santé
- Se réorienter vers une autre licence en validant les crédits ECTS acquis en PASS
- Explorer des passerelles vers d’autres formations paramédicales
Cette approche plus flexible vise à réduire le gâchis de talents et à offrir des parcours alternatifs valorisants pour les étudiants. Elle s’inscrit dans une philosophie plus large de personnalisation des parcours universitaires et de reconnaissance de la diversité des profils et des compétences.
Préparation et ressources pour le PASS
Plateformes d’enseignement en ligne : SIDES NG
La préparation au PASS bénéficie grandement des avancées technologiques en matière d’enseignement à distance. La plateforme SIDES NG (Système Informatique Distribué d’Évaluation en Santé – Nouvelle Génération) joue un rôle central dans ce dispositif. Cette plateforme offre aux étudiants un accès à une vaste gamme de ressources pédagogiques, incluant des cours en ligne, des exercices interactifs et des évaluations formatives.
SIDES NG permet une personnalisation de l’apprentissage, en adaptant le contenu et le rythme aux besoins spécifiques de chaque étudiant. Elle facilite également le suivi des progrès et l’identification des points à améliorer. L’utilisation de cette plateforme prépare aussi les étudiants aux futures modalités d’apprentissage et d’évaluation qu’ils rencontreront tout au long de leur cursus médical.
Tutorat et associations étudiantes
Le tutorat joue un rôle crucial dans la préparation au PASS. Organisé par des étudiants plus avancés dans leur cursus, il offre un soutien pédagogique et moral inestimable. Les séances de tutorat permettent de réviser les concepts clés, de s’entraîner sur des exercices types et de bénéficier de conseils méthodologiques adaptés aux spécificités du PASS.
Les associations étudiantes contribuent également de manière significative à l’accompagnement des étudiants. Elles organisent des conférences, des groupes de travail et des événements visant à faciliter l’intégration et la réussite des étudiants. Ces structures associatives jouent un rôle important dans la création d’un environnement d’étude stimulant et solidaire, essentiel pour faire face aux défis du PASS.
Ouvrages de référence et annales
Les ouvrages de référence et les annales constituent des ressources indispensables pour la préparation au PASS. Les manuels spécialisés, couvrant chaque discipline du programme, offrent une base théorique solide et des explications approfondies. Ces ouvrages sont souvent rédigés par des professeurs universitaires ou des praticiens reconnus, garantissant la qualité et la pertinence du contenu.
Les annales, quant à elles, jouent un rôle crucial dans la préparation aux examens. Elles permettent aux étudiants de se familiariser avec le format et le niveau des épreuves, tout en s’entraînant sur des questions types. L’analyse des annales des années précédentes aide également à identifier les tendances et les sujets récurrents, orientant ainsi les révisions de manière stratégique.
L’utilisation combinée d’ouvrages de référence et d’annales permet une préparation complète, alliant maîtrise théorique et entraînement pratique.
Il est recommandé aux étudiants de constituer une bibliothèque personnelle équilibrée, incluant des manuels généraux, des ouvrages spécialisés pour chaque discipline majeure, et une sélection d’annales récentes. Cette approche permet de couvrir l’ensemble du programme tout en s’adaptant aux spécificités de chaque université et aux évolutions du contenu des examens.
En complément de ces ressources traditionnelles, de nombreux éditeurs proposent désormais des versions numériques et des applications mobiles, facilitant l’accès aux contenus et permettant une révision flexible, adaptée au rythme intense de la première année d’études de santé.